Le sorcier Min-jun avance prudemment vers la sortie, tenant maladroitement son sac à moitié fermé.
Ses gestes sont nerveux, saccadés, comme si chaque pas le rapprochait d’un précipice invisible.
Alors qu’il atteint presque le seuil, il lève la tête, alerté par une voix grave et autoritaire qui retentit dans l’air :
— Où pensez-vous aller ?
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Min-jun sursaute, reculant instinctivement.
Un homme imposant émerge des ombres, ses traits marqués par une sévérité froide.
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Il porte une cape noire élégante, dont les plis fluides et soyeux soulignent sa stature imposante.
Ses yeux perçants balayant la scène s’arrêtent sur Min-jun, tremblant, puis glissent lentement jusqu’à moi.
Une autorité naturelle se dégage de lui, renforcée par la présence silencieuse des silhouettes qui l’accompagnent, immobiles, mais prêtes à agir au moindre signal.
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Je ressens un malaise inexplicable face à cet homme.
Son aura, son port de tête... quelque chose chez lui impose le respect tout en provoquant une tension sourde.
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Pourtant, sans que je puisse l’empêcher, mes lèvres s’étirent en un sourire amer...
Et je ressens cet éclat d’arrogance comme une insulte, une moquerie que je ne peux arrêter.
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Min-jun s’incline précipitamment, la sueur perlant sur son front.
Min-jun :
— M... Monsieur Hwang... Je... Je vous assure, ce n’est pas ce que vous croyez...
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Le nom frappe mes pensées comme un éclair.
Hwang... Ce nom... Attends... Est-ce... le nom de famille de Ryun...?
Un doute s’installe, et une connexion commence à se former...
Serait-il possible qu’il soit son père ?
Mais je n’ai pas le temps d’approfondir, car la scène évolue trop rapidement.
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La tension monte d’un cran...
Mon regard balaye les gardes, s’attarde sur l’homme qu’on appelle Monsieur Hwang, avant de se poser sur le sorcier pétrifié.
Quelque chose dans cette scène me semble irréel, mais je ne contrôle rien, comme si mon corps réagissait seul.
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Monsieur Hwang se détourne un instant de Min-jun pour planter ses yeux dans les miens...
Monsieur Hwang:
— Et vous, qui êtes-vous ? D’où vous vient cette audace de briser nos portes, de renverser nos gardes, et de vouloir sortir d’ici comme si cet endroit vous appartenait ?
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Malgré moi, mes lèvres s’étirent en un rictus d’arrogance et de défi...
Mon esprit hurle, suppliant cette entité d’arrêter, mais mes pensées se perdent dans le vide.
Je ne peux qu’assister, impuissante, à cette insolence qui me remplit de honte..
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Ma voix, froide et tranchante, s’élève malgré moi.
Bora:
— Qui je suis ? Voyons... Cela ne se voit-il pas ?.. Vous avez ce même air autoritaire, cette manie de vouloir tout contrôler. Je me demande... Est-ce donc un trait de famille ? Le fils, le père... La ressemblance est frappante.
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Monsieur Hwang fronce les sourcils, perplexe.
Monsieur Hwang:
— Comment ? Qu’insinuez-vous ?
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Bora:
— Oh, rien, je disais juste que vous me rappelez quelqu’un, dis-je d’un ton dégagé. Quant à lui, le sorcier, c’est moi qui lui ai demandé de sortir... J’ai besoin de ses services, voyez-vous... Et je ne crois pas avoir à me justifier.
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Un murmure indigné parcourt les hommes derrière Monsieur Hwang.
L’un d’eux avance d’un pas, comme s’il voulait réprimander mon insolence.
Monsieur Hwang, le visage dur, lève une main pour les calmer.
Ses yeux froids reviennent à moi, puis glissent un instant vers Min-jun, qui semble au bord de l’évanouissement.
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Monsieur Hwang:
— Tu prétends avoir besoin de ce sorcier... et au nom de quoi ? Comment as-tu pu briser la porte d’une cellule scellée par nos soins ? Es-tu une sorcière, comme lui ?
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Un ricanement m’échappe.
Bora:
— Une sorcière ? Quelle charmante hypothèse... Mais peut-être suis-je quelque chose de bien pire, quelque chose que vous ne pourriez même pas imaginer. Croyez-moi, je n’ai ni le temps ni l’envie de me salir dans une bagarre futile. Alors, écartez-vous... à moins que vous ne préfériez découvrir ce que je suis vraiment.
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Le regard de Monsieur Hwang se durcit davantage...
Un silence glacé tombe sur l’assemblée.
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Puis, d’une voix acérée, le patriarche gronde :
Monsieur Hwang:
— Ainsi soit-il... Vous voulez jouer les fortes têtes ? Gardes, saisissez-la. Enfermez-la dans la pièce voisine. Elle y apprendra peut-être le respect...
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Les gardes s’élancent, rapides et déterminés.
Un soupir échappe à mes lèvres, suivi par la brume sombre autour de moi qui s’anime.
Des silhouettes obscures jaillissent, armées de faux, et agissent avec une précision mortelle.
Je regarde, incapable de comprendre ou d’arrêter ce qui se déroule.
Avant que les gardes ne puissent réagir, ces ombres tranchantes fondent sur eux, vives et silencieuses.
Deux coups suffisent pour les mettre à terre, les projeter contre les murs.
Des exclamations de terreur et de colère s’èlèvent.
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Le sorcier Min-jun étouffe un cri, se recroqueville, tétanisé...
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Monsieur Hwang:
— Mais qu’est-ce que c’est que ça ?! rugit Monsieur Hwang, surpris par la violence et la rapidité de l’attaque.
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Les vampires présents se regardent, incrédules.
Je perçois leur effroi à travers leurs regards agrandis.
Je leur offre un sourire effronté, mes yeux brillant d’un rouge intense, un rouge plus profond, plus inquiétant.
Les vampires n’attendent pas plus longtemps : leur nature prend le dessus, leurs pupilles se dilatent, leurs crocs apparaissent, et la pièce se remplit de sifflements et de grondements.
Ils attaquent de toutes parts, mais mon corps réagit avec une vitesse et une fluidité presque inhumaines.
Chaque mouvement est parfait, trop calculé pour être mien, et pourtant il s’enchaîne sans que je puisse intervenir.
Les lames des faucheurs d’ombre s’entrechoquent avec leurs armes, les repoussant aisément. Je ris, une tonalité glaciale dans la voix, savourant leur incompréhension.
Ils ont l’air si fragiles face à cette puissance que je peine moi-même à comprendre.
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Monsieur Hwang:
— Assez ! tonne Monsieur Hwang, sa voix résonnant comme un ordre absolu.
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Il s’avance, le visage transfiguré.
Ses yeux brillent maintenant d’une étrange lueur blanche, et une aura pâle, lumineuse, se déploie autour de lui, contrastant violemment avec mes ombres.
Il lève une main, et une onde blanche jaillit de ses paumes, déferlant dans ma direction.
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Je l’esquive d’un mouvement souple, ma brume se déformant autour de moi.
Surpris, Monsieur Hwang recule, perturbé par la fluidité de mes gestes.
Mon bras se lève, et une boule de ténèbres palpitantes apparaît dans ma main, comme invoquée par une volonté étrangère.
Avant même que je ne puisse réfléchir, elle est lancée droit sur lui.
L’impact le force à reculer de deux pas, les sourcils froncés.
Il ne s’attendait pas à une telle résistance...
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Je voudrais hurler, arrêter cette folie, mais je ne peux qu’assister, impuissante, à ce chaos orchestré par une force qui m’échappe.
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Soudain, un cri retentit dans le tumulte.
— Arrêtez ! hurle une voix familière.
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Je tourne la tête, et mon cœur vacille.
Ryun, haletant, vient de faire irruption...
Son visage exprime un mélange de colère, de détresse et d’incompréhension.
Les vampires, surpris, suspendent leurs mouvements.
Même Monsieur Hwang, interloqué, se fige.
Je le regarde, tiraillée entre l’arrogance incontrôlable qui s’empare de moi et la peur sourde qui me ronge.
Une force étrange m’habite, tandis que mon esprit s’accroche désespérément à un semblant de contrôle.
La scène semble figée, le temps suspendu.
L’arrivée de Ryun pourrait tout changer, ou peut-être aggraver les choses.
Il avance lentement, ses pas mesurés et déterminés. Ses yeux se posent sur moi avec une intensité déchirante. Sa voix, pourtant ferme, laisse deviner une pointe de désespoir :
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Ryun:
— Bora... si tu m’entends, s’il te plaît, essaye de reprendre le contrôle.
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Ces mots me transpercent...
Comment pourrait-il croire que j’en suis capable ?
Mon cœur tambourine dans ma poitrine.
Je veux lui répondre, mais tout semble si loin...
Pourtant, son regard reste fixé sur moi, comme s’il espérait encore.
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Bora:
— Tu parles à qui ? répond ma voix, ou plutôt celle de cette entité, avec un rictus moqueur. Tu perds ton temps et ta salive... Retourne d’où tu viens, avant que je décide de te blesser.
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Je hurle intérieurement pour qu’elle s’arrête, mais elle l’ignore, savourant sa supériorité.
Alors, dans un geste rapide, le père de Ryun lève une main...
Une lumière blanche éclate, plus intense que jamais, se dirigeant droit sur moi.
Mon corps bouge seul, esquivant avec une agilité déconcertante, effectuant un bond arrière pour éviter l’attaque.
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La voix qui m’habite éclate de rire.
Bora:
— Oh, vraiment ? Quelle maladresse... Je tenais à rester pacifique, mais tu insistes pour me provoquer. Tu voulais jouer ? Maintenant, assume.
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Une ombre ténébreuse émerge lentement de moi, comme si ma silhouette se détachait de mon propre corps.
Elle s’élève, massive et menaçante, prenant la forme d’une figure encapuchonnée.
Ses contours flous semblent se dissiper et se reformer en permanence, comme de la fumée vivante.
Dans sa main décharnée, une arme imposante apparaît : une faux gigantesque, forgée d’obscurité pure, dont la lame courbée scintille d’un éclat sinistre.
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L’arme elle-même semble respirer, émettant une brume noire à chaque pulsation, comme si elle cherchait à engloutir tout ce qui l’entoure.
L’ombre avance légèrement, son mouvement silencieux et fluide comme celui d’un prédateur.
Sa présence seule suffirait à geler le sang dans les veines.
La faux, véritable incarnation de la mort, brille d’une lumière glaciale à son bord, contrastant avec l’obscurité qui l’entoure. Elle se dresse un instant, imposante, puis d’un mouvement rapide et inhumain, elle s’abat...
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L’ombre brandit sa faux gigantesque, son mouvement si rapide qu’il semble déchirer l’air lui-même.
Dans un sifflement strident, l’arme s’abat directement vers Monsieur Hwang, visant à l’encastrer de toute sa puissance.
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Mon souffle s’arrête en voyant cette force sombre, brutale et inarrêtable, se précipiter vers le père de Ryun.
Mon esprit hurle, mais aucun son ne sort.
Chaque seconde s’étire, chaque mouvement semble irréel.
Soudain, un éclair traverse la scène...
Ryun surgit, rapide comme l’éclair, se plaçant entre son père et l’arme spectrale.
Le choc est fulgurant : la lame s’enfonce dans son dos avec une violence terrifiante, projetant son corps en avant. Il tombe lourdement contre son père, avant de s’effondrer, immobile.
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Ryun s’effondre au sol, immobile...
Son corps gît lourdement, une étrange quiétude troublant la scène.
Monsieur Hwang, encore sous le choc, attrape son fils dans ses bras tremblants.
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Ses yeux, habituellement si impassibles, s’écarquillent sous le coup de la peur.
Monsieur Hwang:
— R... Ryun... fiston..., bégaya-t-il, sa voix brisée par l’angoisse.
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Je ne peux détourner le regard de cette scène.
Mon esprit hurle que cela ne peut pas être réel, mais la douleur dans ma poitrine me dit le contraire.
Le silence de Ryun me déchire, comme un coup porté à mon âme. Mon cœur vacille, battant irrégulièrement, comme s’il refusait d’accepter ce qui vient de se produire.
Un froid glacial m’envahit alors que je le vois s’effondrer, son corps inerte. Tout autour devient flou, et un silence assourdissant emplit mes oreilles, comme si le monde entier retenait son souffle.
Le rouge éclatant de son sang me transperce. Je veux crier, mais aucun son ne sort. Mes jambes refusent de bouger, clouées au sol par la peur et la douleur qui m’enserrent.
Puis, quelque chose s’éveille en moi, une étincelle ténue mais persistante. Une vague d’énergie traverse mon être, fragile mais suffisante pour briser mes chaînes.
Mes doigts tremblent faiblement, comme si je sortais d’un profond sommeil.
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Mon cœur tambourine, battant désespérément, m’appelant à agir.
Bora:
— R... Ryun...? murmuré-je, ma voix brisée.
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Chaque pas vers lui semble une épreuve insurmontable.
Mes jambes sont lourdes, mes muscles fléchissent sous le poids de l’émotion.
Pourtant, je continue, vacillante, jusqu’à ce que mes forces m’abandonnent.
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Je m’effondre sur mes genoux, tendant une main tremblante vers lui, incapable de retenir les larmes brûlantes qui roulent sur mes joues.
Bora:
— Ryun..., murmuré-je à nouveau, presque inaudible.
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Mon esprit s’accroche désespérément à l’espoir, mais mon corps ne suit plus.
La noirceur s’insinue, m’emportant avec elle. Tout devient flou, indistinct, jusqu’à ce qu’il ne reste que la chaleur des larmes sur mon visage... avant que l’obscurité totale ne m’engloutisse.
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Je me réveille en sursaut, mes yeux s’ouvrant sur une pièce spacieuse et lumineuse.
Enfin, lumineuse aurait été le mot juste si le ciel était clair.
Mais l’obscurité envahit la pièce, les rideaux lourds laissant juste filtrer une faible lueur argentée.
Le plafond est haut, décoré de moulures élégantes, et tout autour de moi, des meubles anciens impeccablement alignés ajoutent une touche d’opulence.
Où suis-je ? Une question qui pulse dans mon esprit.
Mon cœur bat à un rythme effréné...
Je tente de me souvenir, mais des images fragmentées me reviennent : la bagarre, les cris, le sang... Ryun!!!
Un frisson glacé me parcourt.
Je me redresse brusquement, presque en panique, mais une douleur sourde à l’arrière de ma tête me fait gémir.
Étourdie, je repose mes mains sur le matelas pour ne pas perdre l’équilibre.
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Ma respiration est saccadée.
Bora:
— Je dois voir Ryun , murmurai-je à moi-même, d’une voix encore faible.
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Mais avant de pouvoir faire quoi que ce soit, je sens mes jambes trembler.
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Je m’assoie au bord du lit, massant mes tempes avec frénésie pour dissiper la douleur.
Bora:
— Calme-toi... Juste un instant , je me murmure, presque comme une supplique.
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L’angoisse, cependant, ne faiblit pas.
Avec un soupir résolu, je rassemble mes forces et me lève. Chaque pas est une épreuve, mais je me dirige vers la porte de la chambre.
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En l’ouvrant, je découvre un immense couloir baignant dans une ambiance feutrée.
Les murs, recouverts de boiseries sombres et ornés de tableaux anciens, dégagent une étrange solennité.
L’atmosphère est silencieuse, presque étouffante.
Pas une âme en vue...
Je m’avance prudemment, mon œil scrutant chaque recoin.
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Où suis-je ? Le manoir Hwang ? L’idée me traverse l’esprit, mais je n’ai pas le courage d’y croire pleinement.
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Descendant un escalier imposant, je réprime un frisson d’appréhension.
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Tout à coup, au détour d’un couloir, un homme apparaît.
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Il est grand, élégant, impeccablement habillé dans un costume sombre qui accentue la rigueur de son port.
Ses lunettes ovales brillent légèrement sous la faible lumière, et son visage dégage une expression à la fois calme et résolue.
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— Mademoiselle Bora... Vous êtes enfin réveillée ? dit-il, avec un sourire poli mais distant.
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Je reste figée un instant, à la fois surprise et méfiante.
Bora:
— Je suis où ? répliqué-je, ma voix étrangement rauque.
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Son sourire s’élargit, d’une manière qui semble vouloir me rassurer.
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— Vous êtes dans le manoir de la famille Hwang. Et je suis Lee Ji-hoon, le conseiller principal de monsieur Hwang.
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Je déglutis avec difficulté, mes souvenirs revenant en vagues chaotiques.
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Une honte diffuse m’envahit. J’essaye de me contenir, mais une question s’impose à moi, brûlante :
Bora:
— Ryun... où est-il ? Il va bien ? dis-je, incapable de cacher l’urgence dans ma voix.
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Monsieur Lee Ji-hoon semble marquer une pause, comme s’il pesait soigneusement ses mots.
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Il inspire doucement avant de répondre :
le conseiller principal:
— Il est dans sa chambre...
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Mais je le coupe, impatiente :
Bora:
— Donc il va bien ?... Je dois le voir !
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Ji-hoon hésite, son regard se faisant plus grave.
le conseiller principal:
— Monsieur Hwang m’a formellement interdit de vous laisser quitter votre chambre...
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Bora:
— S’il vous plaît, insistai-je, ma voix tremblante. Je veux juste m’assurer qu’il va bien. Je retournerai dans la chambre ensuite, je vous le promets.
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Il reste silencieux un instant, visiblement tiraillé entre ses devoirs et ma détresse.
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Finalement, il acquiesce lentement.
le conseiller principal:
— Suivez-moi, dit-il.
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Nous marchons à travers les couloirs interminables du manoir, chaque pas résonnant dans le silence pesant.
Le temps semble s’étirer, et mon cœur se serre à chaque pas.
Finalement, il s’arrête devant une porte massive en bois sculpté.
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Monsieur Ji-hoon frappe doucement...
Une voix faible mais familière répond :
Ryun:
— Oui... entre.
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Mon cœur s’emballe à l’entente de cette voix.
Il est là...
Mais comment pourrais-je affronter son regard ? Comment supporter son jugement après tout ce que j’ai fait ?
le conseiller principal ouvre la porte avec précaution, mais mes jambes refusent de bouger.
Je reste figée sur le seuil, comme clouée par une force invisible. Une vague d’hésitation m’envahit, froide et paralysante.
Non... Je ne peux pas entrer. Je ne peux pas lui montrer mon visage, pas maintenant.
Je recule lentement, mon souffle court, ma tête envahie par une cacophonie de pensées.
« Pourquoi suis-je ici ? Que vais-je lui dire ? »
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Avant que le conseiller principal ne puisse dire un mot, je recule davantage, mes mains moites trahissant mon malaise.
Une sensation glaciale parcourt ma nuque, et je baisse la tête, incapable de soutenir son regard. Les émotions me submergent, tourbillonnant en un chaos qui m’écrase.
Je serre les poings, mes ongles s’enfonçant dans ma peau comme pour me forcer à me ressaisir. Mais la honte est trop lourde. L’air semble manquer, étouffant chaque pensée rationnelle.
Dans un geste brusque, presque désespéré, je me détourne et m’éloigne rapidement.
Mon cœur bat frénétiquement, tambourinant à mes oreilles.
Fuir...
Juste fuir...
Sortir d’ici, loin de ce poids écrasant.
Mes pas résonnent dans le couloir silencieux, mes larmes brouillent ma vision, mais je ne ralentis pas. Chaque mouvement est guidé par une seule impulsion : échapper à cette douleur insupportable.
Je pousse une grande porte au hasard et me retrouve dehors, dans un immense jardin.
L’air frais m’assaille, mais il ne parvient pas à apaiser la tempête en moi.
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Ryun:
— Bora ! Attends ! S’il te plaît !
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La voix de Ryun me parvient, mais je refuse de me retourner.
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Mes jambes s’accélèrent, mes pas deviennent une course désespérée.
Je ne peux pas l’affronter... Je ne peux pas voir son regard.
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Ryun:
— Bora ! Arrête ! crie-t-il, sa voix emplie d’inquiétude.
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Mais je continue de courir, les larmes brouillant ma vision.
Chaque pas me semble à la fois une fuite et une trahison. Je n’ai pas le droit de rester près de lui... pas après tout ce que j’ai causé.
Brusquement, une main ferme saisit mon bras, m’arrêtant net dans mon élan désespéré.
Je me retourne brusquement, le souffle court, les larmes ruisselant sur mon visage.
Mon cœur s’emballe davantage lorsque je croise son regard, intense et déterminé.
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Ryun est là, haletant, son visage marqué par une fatigue mêlée de fermeté.
Bora:
— Je ne peux plus supporter tout cela... murmuré-je entre deux sanglots, tentant de me dégager. Lâche-moi !
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Je tente de me dégager, mais il ne me laisse pas partir.
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Il serre doucement mon bras, puis pose une main réconfortante sur ma joue pour essuyer mes larmes...
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Ryun:
— Hey, regarde-moi... souffle-t-il doucement. Tout cela va s’arranger. Je te promets que je ferai en sorte que tout aille bien.
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Ses paroles me transpercent. Comment peut-il dire cela ? Je secoue la tête, refusant de croire à ces mots.
Bora:
— Non ! Ne m’approche pas... Je suis un monstre ! J’ai failli te tuer, et j’ai blessé ton père... Je ne peux pas...
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Ryun ne recule pas.
Au lieu de cela, il prend mon visage entre ses deux mains, m’obligeant à le regarder droit dans les yeux.
Son regard est intense, mais doux, et je me sens envahie par une chaleur inexplicable.
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Ryun:
— Tu ne peux pas me faire mal aussi facilement, Bora. Regarde-moi... Je vais bien, et mon père aussi... Tout le monde va bien. Ce ne sont que des blessures superficielles, et elles guériront rapidement. Ne t’inquiète pas, tout ira bien.
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Je plonge dans ses yeux, cherchant une vérité à laquelle m’accrocher.
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Je murmure, la voix brisée :
Bora:
— C’est vrai ? Tu vas vraiment bien ?
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Il hoche la tête avec un sourire rassurant.
Mais en baissant les yeux, je distingue sous sa chemise l’ombre d’un bandage blanc, enroulé autour de son torse et dépassant légèrement sur ses épaules...
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Mon cœur se serre.
Bora:
— Et ça... ? demandai-je en pointant le bandage d’un doigt tremblant.
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Ryun rit doucement, essayant de minimiser la chose :
Ryun:
— Je t’ai dit de ne pas t’inquiéter. Ce n’est rien... Je guéris vite, tu le sais.
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Mais la culpabilité m’envahit.
Je baisse les yeux, honteuse, incapable de soutenir son regard.
Tout à coup, je sens ses bras m’entourer, me serrant fermement contre lui...
Je reste immobile, surprise par ce geste.
Mon cœur s’accélère alors que je sens la chaleur de son corps et l’odeur apaisante qui m’entoure.
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Ryun:
— Tu n’imagines pas à quel point j’étais inquiet... murmure-t-il doucement. J’avais peur qu’ils te fassent du mal... Voir les autres t’attaquer, c’était insupportable.
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Je ferme les yeux, laissant mes larmes couler silencieusement.
Pour la première fois depuis longtemps, je ressens que c’était ce dont j’avais vraiment besoin...
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Je tends les mains, le désir de le serrer contre moi m’envahit.
Hésitante, je finis par effleurer doucement son dos avec une prudence infinie, craignant de lui causer la moindre douleur.
Un froid glacial semble alors s’insinuer dans l’air autour de nous, accentuant ma vulnérabilité face à ce moment.
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Une voix grave et autoritaire retentit soudain, brisant le moment de calme :
— Alors, bien reposée ?
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Je me détache brusquement de Ryun, le rouge montant à mes joues.
Je tourne la tête vers l’origine de cette voix : le père de Ryun, Monsieur Hwang, se tient là, imposant et froid, ses yeux perçants passant de son fils à moi avec une intensité glaçante.
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Ses bras croisés et son port ériger comme une statue donnent l’impression qu’il peut voir au travers de moi.
Bora:
— Je... je suis vraiment désolée..., murmurai-je, ma voix tremblante.
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Monsieur Hwang ne répond pas tout de suite, laissant son regard me jauger comme si j’étais une intruse.
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Une étrange tension envahit l’air, rendant chaque seconde plus lourde.
Monsieur Hwang:
— Ryun m’a empêché de t’enfermer, finit-il par dire, son ton glacial. Il était dans un état terrible... C’est uniquement pour cela que j’ai accepté de ne pas agir immédiatement.
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Ryun s’avance d’un pas rapide, se plaçant entre nous comme un bouclier.
Ryun:
— Père, arrête... Tu n’as pas besoin de dire tout cela.
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Mais Monsieur Hwang ne semble pas prêt à être interrompu.
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Il fixe son fils d’un regard appuyé avant de revenir à moi, son ton toujours aussi dur.
Monsieur Hwang:
— Que tu puisses ou non contenir cette entité en toi m’importe peu... Ce qui compte, c’est que tu as failli tuer mon fils.
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Je sens mon souffle se couper, et mes jambes menacent de céder sous moi.
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Ryun, les poings serrés, avance d’un pas vers son père, sa voix vibrante de colère :
Ryun :
— Comment peux-tu lui parler ainsi ? Tu sais qu’elle n’avait aucun contrôle sur ce qui s’est passé !
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Hwang reste immobile, mais son regard est glacial.
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Sa voix, lorsqu’elle tombe, est tranchante, presque brutale :
Monsieur Hwang:
— Ce n’est pas une question de contrôle, Ryun. Ce pouvoir en elle... Ce que tu ne comprends pas, c’est qu’elle n’est pas une simple victime.
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Ryun plisse les yeux, déconcerté :
Ryun :
— Qu’est-ce que tu insinues ?
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Hwang croise les bras, son ton devient plus grave, plus pressant :
Monsieur Hwang:
— Tu te souviens de la prophétie... Celle qui parlait d’un phénomène sous la pleine lune. Depuis que nous avons été alertés de son approche, nous avons cherché, scruté chaque signe... Nous avons cru, à tort, qu’elle annonçait un nouveau-né... Mais nous n’avons rien trouvé.
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Il marque une pause, ses yeux brillant d’une intensité froide, puis poursuit d’une voix plus sombre :
Monsieur Hwang:
— Après ce que tu nous as révélé aujourd’hui... cette histoire de transplantation, de transformation soudaine... tout a pris sens. Ce pouvoir sombre, incontrôlable... Tout concorde. La prophétie, le chaos, et ce que nous savons maintenant. C’est elle...
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Ryun recule d’un pas, son regard oscillant entre colère et incompréhension.
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Ryun :
— Non!!... Tu fais confiance à Choi Min-jun pour tirer ces conclusions ?
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Hwang hausse la voix, d’un ton sec et sans appel :
Monsieur Hwang:
— Min-jun n’est qu’un élément déclencheur... Les anciens textes ne mentent pas. Elle est celle dont ils parlaient...
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Je bégayai, surprise par ses paroles, ma voix tremblante :
Bora:
— Prophétie... De quoi parle-t-il ?
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Mes mots étaient presque inaudibles, mais Ryun les entendit. Il se tourna vers moi, ses yeux rencontrant les miens avec une douceur rassurante :
Ryun:
— Ne les écoute pas, Bora. Ces gens cherchent seulement à contrôler les autres.
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Puis, d’une voix plus dure, il attrapa fermement ma main :
Ryun:
— J’en ai assez de cette discussion ! Nous partons.
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Il m’entraîne à l’intérieur, son pas rapide et déterminé.
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Alors que nous nous dirigeons vers la maison, il tourne légèrement la tête vers moi et, sans ralentir, dit d’une voix ferme :
Ryun:
— On va chercher ton manteau d’abord. Tes mains sont glacées.
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Alors que nous nous dirigeons vers l’entrée principale, des bruits de pas lourds et déterminés résonnent depuis l’intérieur, nous arrêtant net.
Une demi-douzaine de gardes émergent de la porte, avançant avec des regards fixes et des postures menaçantes.
Ils franchissent le seuil pour sortir vers nous, formant un cercle silencieux qui nous encercle complètement, une barrière impossible à ignorer.
Je sens mon corps se raidir, mon souffle devient court.
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Je croise le regard de Ryun, et cette fois, une lueur de crainte y brille, différente de son assurance habituelle...
Ryun:
— Bora, murmure-t-il doucement... Ne pense à rien. Tout ira bien, je te le promets.
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Puis, se tournant vers son père, resté immobile ..
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Ryun:
— Alors ? Quoi ? Tu veux m’affronter maintenant ?
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Monsieur Hwang secoue la tête, mais son regard reste dur :
Monsieur Hwang:
— Pas toi, fiston. Mais je ne peux pas la laisser sortir d’ici... Elle est trop dangereuse.
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Ryun, hors de lui, lève la voix :
Ryun:
— Combien de fois faut-il que je te dise qu’elle va au sanctuaire ? C’est la seule solution !
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Monsieur Hwang avance lentement, ses mots pesant :
Monsieur Hwang:
— Écoute-moi, juste une fois. Nous devons en parler avec l’assemblée. Ils devront décider... Si elle va au sanctuaire... ou si une autre solution est nécessaire.
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Un silence pesant s’installe, brisant les échos de la confrontation.
Je regarde Ryun, le cœur serré.
Ses mains tremblent légèrement, mais sa poigne sur la mienne ne faiblit pas.
Une étincelle de défi brille dans ses yeux...
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Ryun avance d’un pas, toujours en tenant ma main, ses yeux d’or brillant d’une intensité glaciale.
Ryun:
— Père, tu es sûr de vouloir m’imposer cela ? demande-t-il, sa voix basse et menaçante.
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Monsieur Hwang croise les bras, impassible, mais un léger tressaillement trahit son inquiétude.
Avant qu’il ne réponde, quelque chose d’étrange se produit...
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Les gardes qui nous encerclent se figent, leurs regards se vident, et soudain, ils pivotent pour se placer derrière Ryun, comme une armée prête à le défendre.
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Je regarde autour de moi, stupéfaite, mes yeux passant de Ryun aux gardes.
Leurs yeux sont devenus blancs, sans âme, comme s’ils n’étaient plus eux-mêmes.
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Mon cœur s’emballe, et une vague de peur me traverse.
Bora:
— C’est quoi... ce délire ? murmurai-je, ma voix tremblante.
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Monsieur Hwang plisse les yeux, son expression passant de la surprise à une colère contenue.
Monsieur Hwang:
— Ryun, ce que tu fais là n’est pas bien, dit-il, sa voix lourde de reproches.
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Ryun, les mâchoires serrées, réplique avec froideur :
Ryun:
— Je refuse de te suivre aveuglément...Protéger Bora est ma priorité, que ça te plaise ou non.
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Monsieur Hwang, d’un ton mesuré mais glacial, déclare :
Monsieur Hwang:
— Ne t’inquiète pas, Ryun. Nous ne lui ferons aucun mal. Elle restera ici, sous surveillance. C’est la seule option que j’accepte.
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Ryun éclate de rire, un rire froid et amer, qui résonne dans l’air comme une lame tranchante :
Ryun:
— Ne lui faire aucun mal ? Ah oui ? Comme tu l’as fait avec ma mère ?
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Un silence glacial envahit les lieux.
Monsieur Hwang reste sans voix, ses yeux se baissant légèrement, comme s’il cherchait une réponse qu’il n’avait pas.
Qu’est-ce qui s’est passé avec sa mère ?
Quelle douleur cache-t-il derrière cette colère ?
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Ryun se tourne brusquement vers moi, me tirant doucement par la main.
Ryun:
— On s’en va, dit-il sèchement.
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Monsieur Hwang semble pris de court, ses mots restant coincés dans sa gorge.
Une étrange tension m’envahit en voyant Ryun : son expression trahit une souffrance silencieuse, un poids qu’il semble porter depuis toujours.
Sans un mot de plus, il resserre sa prise sur ma main et m’entraîne vers la sortie du grand portail du jardin.
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Alors que le crépuscule enveloppe le ciel, un froid mordant me saisit.
Je frissonne en pensant à nos manteaux restés à l’intérieur.
Mais Ryun ne semble pas s’en soucier...
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Ses pas sont rapides, presque précipités, comme s’il cherchait à mettre une distance immédiate entre nous et ce lieu oppressant.
Je le suis en silence, mes pensées tourbillonnant.
Ce lieu... ces personnes... tout cela me pèse.
Je ne veux pas ajouter à sa colère.
En observant son visage fermé, ses yeux sombres fixés sur l’horizon, un étrange sentiment de certitude m’envahit.
Pourquoi est-ce que je me fie à lui autant ?
Ce lien, cette connexion inexplicable... je ne peux l’expliquer, mais elle est là, indéniable.
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Nous atteignons enfin les grandes grilles du domaine.
La voiture de Ryun est garée juste derrière, silencieuse dans l’obscurité.
Il ouvre la portière pour moi, puis s’éloigne rapidement vers le coffre.
Je le vois revenir avec une petite couverture qu’il pose délicatement sur mes épaules.
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Ryun:
— Je demanderai à Ji-hoon de nous renvoyer nos affaires, murmure-t-il d’un ton apaisant. Pour l’instant, prends ça.
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Je hoche la tête, enveloppée dans la chaleur rassurante de ses gestes, murmurant un simple “merci”.
Il referme la portière après moi, sans un mot, et démarre.
Alors que nous quittons le domaine des Hwang, le paysage sombre défile autour de nous, mais mon esprit reste figé sur une seule pensée.
Cette entité en moi... Je me jure qu’elle ne m’échappera plus. Je trouverai un moyen de la contenir, de la réduire au silence, quoi qu’il m’en coûte.
Blottie dans la chaleur de la couverture, je ferme les yeux, chuchotant presque pour moi-même : “Cela doit s’arrêter... pour de bon.”
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