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Je ne savais pas où elle m’emmenait...
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Une force obscure s’était emparée de mon corps, me réduisant à une spectatrice impuissante.
Puis, soudain, tout bascula...
Mon corps s’arrêta net, comme si une main invisible avait figé l’air autour de moi.
Le silence était assourdissant.
Mon cœur battait à un rythme chaotique, comme s’il réagissait à une présence que je ne voyais pas.
Ce n’était pas une sensation étrangère.
C’était la mienne.
Mais elle m’échappait, incompréhensible et terrifiante.
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La voix sombre murmura, presque pour elle-même :
Bora:
— Ah… ça recommence. Ce sentiment… agaçant. Je dois le maîtriser avant d’aller plus loin.
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Une peur glaciale me saisit.
“De quoi parle-t-elle ? Quel sentiment ?”pensais-je, mon esprit en ébullition.
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Mais elle — ou plutôt, cette version de moi-même — semblait insensible à mes questionnements.
Avec une fluidité inhumaine, elle pivota dans les airs, ses mouvements calculés et élégants, presque mécaniques.
Son regard perçant se fixa soudain sur un point invisible au loin, comme si une force irrésistible l’attirait.
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Je sentis mon corps se mouvoir à une vitesse irréelle, changeant de cap.
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L’ombre sombre murmura, un sourire narquois à peine voilé :
Bora:
— Oui… c’est par là. Juste quelques secondes. Il est temps de comprendre...
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Et moi, impuissante, je me débattais intérieurement.
Les immeubles devinrent des silhouettes floues, des ombres défilant à toute vitesse autour de nous.
Puis, un bâtiment plus grand, plus imposant, se distingua des autres.
Un frisson parcourut mon être.
“Ce bâtiment… Je le connais…”
La brume qui m’entourait vibrait d’une impatience presque palpable, se resserrant autour de moi alors que nous descendions lentement vers un point précis.
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La voix intérieure murmura, savourant chaque mot :
Bora:
— L’endroit parfait… Un instant suffit.
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Un frisson glacé traversa mon esprit, une panique sourde y éclata :“Non… pas ici !”
Mais mon corps, sourd à mes protestations, avançait avec une fluidité implacable...
Quand mes pieds touchèrent enfin le sol du balcon, la brume se dissipa lentement, comme si elle s’évaporait sous l’impact.
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Le vent frais caressa mon visage, mais il n’apporta aucun réconfort.
Mon regard balaya l’intérieur de la pièce.
Une chambre que je reconnaissais...
Une vérité brutale s’imposa :“C’est chez lui… Ryun.”
Avant que je ne puisse rassembler mes pensées, mes pieds franchirent la porte-fenêtre entrouverte, guidés par cette volonté étrangère qui me contrôlait.
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Dès que j’entrai, le bruit de l’eau qui coulait me parvint.
Une douche...
Un son régulier, presque apaisant, mais qui fit naître en moi une certitude glaciale :“Il est là.”
Cette autre part de moi, cette force obscure, sembla s’amuser de ma panique.
D’un pas lent et calculé, elle se dirigea vers le lit...
Les draps immaculés, tirés avec une précision presque maniaque, renvoyaient une impression d’ordre parfait qui contrastait cruellement avec le chaos en moi.
Mon corps s’assit sur le bord du lit, mes jambes se croisant dans un geste empreint de provocation.
Mes doigts glissèrent sur le tissu avec une lenteur étudiée, comme si elle marquait son territoire.
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Je suffoquais, incapable de me libérer, tandis qu’elle semblait savourer chaque seconde.
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L’eau cessa brusquement, et un silence oppressant envahit la pièce...
Mon souffle, ou peut-être celui de cette chose en moi, résonnait dans l’air immobile.
Chaque seconde s’étirait, lourde d’attente...
Puis, lentement, la porte de la salle de bain s’ouvrit.
Le son léger des gonds brisa le calme comme un avertissement.
Mon cœur, ou ce qui pulsait encore en moi, battait à un rythme frénétique.
Ryun apparut dans l’encadrement, une serviette posée sur son cou, qu’il utilisait pour sécher ses cheveux encore humides.
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Des gouttes d’eau traçaient des sillons sur son torse impeccablement sculpté, chaque ligne de ses muscles semblant gravée avec une précision irréelle.
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Une autre serviette, négligemment nouée autour de sa taille, révélait juste assez pour attirer le regard malgré moi.
L’air sembla se figer, lourd d’une tension que je ne pouvais expliquer.
Était-ce la peur ? La fascination ? Quelque chose entre les deux.
Je n’aurais su dire...
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Mais une chose était certaine : il était là.
Et moi… je ne contrôlais rien.
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Ryun s’immobilisa en me voyant...
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Aucune panique, aucune surprise...
Seulement une vigilance froide, acérée, comme s’il anticipait cette rencontre depuis toujours.
Son regard perçant scruta chacun de mes gestes, chaque frémissement, comme s’il déchiffrait un code invisible.
Son assurance glaciale était implacable.
Il savait...
Ce n’était pas Bora qu’il voyait. Pas vraiment.
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Enfin, il brisa le silence, sa voix basse et tranchante :
Ryun:
— Toi… encore.
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Son ton, chargé d’exaspération et de défi, déclencha un frisson que je ne compris pas.
Une excitation malsaine s’empara de moi, mais ce n’était pas moi!!
C’était elle..
Mes lèvres s’étirèrent en un sourire moqueur.
Mon corps, penché légèrement en avant, adoptait une posture que je savais provocante.
Je ressentais tout, sans pouvoir arrêter quoi que ce soit.
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Bora:
— Oui, moi, répondit-elle, sa voix oscillant entre douceur et venin. Tu pensais que j’avais disparu ?
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Ryun resta immobile, mais la crispation de sa mâchoire trahissait une tension qu’il maîtrisait avec difficulté.
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Son calme apparent était une façade ; il savait que l’affrontement était inévitable.
Ryun:
— Qu’est-ce que tu veux ? lança-t-il d’un ton glacial, comme pour écourter ce moment.
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Ces mots déclenchèrent une agitation brûlante dans mon esprit.
Une colère étrangère, venue d’elle, monta en flèche.
Elle se leva lentement du lit, ses mouvements empreints d’une assurance provocante, et fit un pas en avant, son regard fixé sur lui...
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Puis je murmurai, chaque mot chargé d’une intention obscure :
Bora:
— Toi...
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La simplicité de cette réponse me fit frissonner.
Je ressentais chaque sensation, piégée dans un corps qui n’était plus sous mon contrôle.
Une chaleur étouffante montait, étrangère, presque dérangeante.
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Je m’approchai, portée par cette force étrangère, jusqu’à sentir son souffle effleurer ma peau.
Son regard, intense et vigilant, ne montrait aucune peur, mais une alerte implacable face à mes moindres mouvements.
Alors que je me penchais légèrement vers lui, ma main se leva instinctivement, portée par une intention que je ne comprenais pas.
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Avant que mes doigts n’effleurent son torse, Ryun attrapa mes poignets d’un geste rapide et précis...
Sa prise était ferme, mais mesurée.
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Ryun:
— Arrête ça, dit-il d’un ton glacial, son regard perçant cherchant à me percer à jour.
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Elle sourit...
Un sourire narquois, chargé de défi.
Son emprise, loin de m’intimider, alimentait cette sensation de supériorité qui n’était pas la mienne.
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Bora:
— Pourquoi es-tu si tendu ? murmurai-je d’une voix glaciale. Est-ce… parce que tu sais que tu ne peux pas me battre ?
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Ryun ne dit rien, mais son regard s’assombrit, son silence plus éloquent que n’importe quelle réponse.
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Bora:
— Bien, soufflai-je, inclinant légèrement la tête pour mieux le scruter. Ce corps ressent des choses… perturbantes. Une attirance. Une faiblesse. Et je déteste ça...
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Il ne recula pas d’un pas...
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Bora:
— Alors, voici ce que je te propose, continuai-je, un sourire provocateur étirant mes lèvres. Deux choix : nous couchons ensemble, et cela apaise cette… sensation. Ou alors… je te tue... Simple, non ?
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Je sentis mon cœur se serrer douloureusement, comme si une partie de moi, impuissante, voulait hurler contre l’absurdité de ces mots, sans pouvoir les arrêter.
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Ryun resta silencieux, son regard scrutant les miens avec une intensité troublante.
Je ne savais pas ce qu’il cherchait : une hésitation, une faille ? Puis, lentement, il relâcha sa prise sur mes poignets.
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Ryun:
— Tu te crois si puissante, murmura-t-il enfin, sa voix basse, vibrante d’un calme contrôlé. Mais tu ignores tout de ce qui t’arrive.
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Un rire bref et glacial franchit mes lèvres, presque malgré moi.
Bora:
— Oh, vraiment ? rétorquai-je, un sourire provocateur étirant ma bouche. Alors, montre-moi ce que tu vaux.
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Ryun resta immobile, son regard fixé dans le mien, la tension dans l’air devenant presque insupportable.
Puis, avec une fluidité déconcertante, il s’approcha lentement.
Pas une once d’hésitation ne transparaissait dans ses gestes.
Lorsqu’il fut tout près, il posa une main ferme sur ma taille et m’attira brusquement contre lui.
Le contact de son torse brûlant contre ma peau fit frémir mon corps tout entier.
Mais ce n’était pas moi.
C’était elle...
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Je n’étais qu’une spectatrice de ces sensations envahissantes.
Ryun:
— Alors ? murmura-t-il, sa voix grave teintée de provocation. Tu veux qu’on règle ça ?
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Mon corps bougea avant même que je ne puisse saisir le sens de ses paroles.
Un sourire narquois, que je ne contrôlais pas, étira mes lèvres...
Sa proximité, ses mots… tout cela nourrissait cette force étrangère en moi.
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D’une voix basse, presque un murmure, je laissai tomber les mots, glacials et implacables :
Bora:
— Ryun… Si tu oses refaire ce que tu as fait la dernière fois, je te promets que tu n’auras même pas le temps de regretter... Je te détruirai. Complètement.
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Mes propres mots me troublèrent..
Quelle dernière fois ?
Je pensai à la fête de fin d’année...
Je me souvenais avoir bu plus que de raison… mais après ?
C’était le néant...
Des fragments flous, rien de clair.
Est-ce qu’il s’est passé quelque chose cette nuit-là ? Avec Ryun ?
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Un malaise monta en moi, mais je chassai ces pensées.
Ce n’était ni le moment ni l’endroit pour y réfléchir...
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Il ne bougea pas, son regard ancré dans le mien, un sourire effleurant ses lèvres.
Lentement, il s’approcha encore, réduisant l’espace entre nous à un souffle...
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Sa voix, basse et vibrante, glissa comme une caresse :
Ryun:
— Alors détruis-moi... Mais fais-le avec passion. J’insiste...
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Avant qu’il ne puisse réagir, je réduisis l’espace qui nous séparait et posai mes lèvres sur les siennes avec une audace presque violente.
Ce n’était pas un baiser hésitant ; c’était une revendication, un acte de domination.
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Chaque sensation brûlait à travers mon corps, un feu auquel je ne pouvais échapper.
Ryun se ressaisit rapidement...
Il brisa le baiser d’un mouvement précis et, avant que je ne comprenne, il m’avait poussée sur le lit...
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Mon dos rencontra le matelas avec un choc sourd, et en un instant, il était au-dessus de moi.
Ryun:
— Tu crois vraiment avoir le contrôle ? murmura-t-il, sa voix basse, glaciale et pleine d’autorité.
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Un rire s’échappa de ma gorge...
Moqueur, provocant, il résonnait dans l’air lourd de tension.
Ma main, agissant sans ma volonté, glissa lentement sur son torse, traçant une ligne qui sembla provoquer un frisson imperceptible chez lui.
Chaque sensation, chaque mouvement me troublait autant qu’ils me terrifiaient.
Ryun, devinant mes intentions, attrapa mes poignets avant que je ne puisse aller plus loin.
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Ses mains les plaquèrent doucement mais fermement contre le lit, m’immobilisant complètement.
Ryun:
— Pas si vite, souffla-t-il, son souffle chaud frôlant ma joue. Si tu veux continuer, ce sera selon mes règles...
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Un sourire étira mes lèvres, bien qu’il ne m’appartienne pas.
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Je ressentais son amusement, sa satisfaction.
Bora:
— Très bien. Mais je te préviens… je ne joue pas pour perdre. murmura-t-elle, son ton chargé de sarcasme.
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Ryun resta silencieux, ses yeux ancrés dans les miens, cherchant à percer le voile de cette entité obscure.
Puis, à ma surprise, il abaissa légèrement sa tête, ses lèvres frôlant les miennes avec une douceur calculée.
Ce n’était pas un geste impulsif ; c’était une tactique.
Une manière de sonder, de tester ma réaction...
Et cela marcha...
Mon cœur, ou ce qu’il en restait de maîtrisable, s’emballa.
Une chaleur familière monta en moi, différente de celle de l’autre.
Celle-ci m’appartenait...
Je sentais mes pensées, encore confuses, chercher un chemin vers la clarté.
Mais ce n’était pas suffisant.
Pas encore...
Il approfondit le baiser, ses lèvres pressant les miennes avec plus d’assurance.
Un torrent de sensations s’empara de moi : l’excitation, le trouble, le désir… et une peur sourde, inébranlable.
Je voulais qu’il continue, et pourtant, je voulais qu’il s’arrête.
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Je ne savais plus ce que je désirais...
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Une chaleur familière explosa soudain en moi, balayant la brume sombre qui m’avait enveloppée.
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Horrifiée, je pris conscience que je pouvais bouger à nouveau :mes mains emprisonnées sous les siennes, mes lèvres toujours contre les siennes, mon corps figé sous le sien.
Non ! Cela devait s’arrêter...
Poussée par un élan de panique et une lucidité brusque, je le repoussai violemment.
Il recula, surpris, mais ses mains restèrent un instant sur mes poignets.
Quand je tirai à nouveau, il céda enfin, me libérant.
D’un bond, je me redressai et reculai jusqu’à l’autre côté de la pièce.
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Mon souffle était saccadé, et tout mon corps tremblait, partagé entre colère et frustration.
Bora:
— Ça ne va pas ! m’écriai-je, ma voix tremblante entre choc et indignation. Comment… comment oses-tu ?
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Ryun, toujours assis sur le lit, me fixa avec un calme exaspérant.
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Ses cheveux en désordre, son torse nu et cette expression indéchiffrable sur son visage… Tout cela ne faisait qu’attiser ma confusion et ma colère.
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Ryun:
— Moi ? répondit-il, son ton glacial empreint d’un calme irritant. Peut-être devrais-tu te demander pourquoi tu n’as pas voulu que j’arrête...
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Ces mots furent comme un coup de poignard...
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Une chaleur montait à mes joues, mêlant colère et humiliation.
Bora:
— Tu es insupportable, crachai-je, détournant les yeux pour éviter son regard perçant.
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Il haussa les épaules avec une désinvolture agaçante, se penchant en arrière comme si rien ne l’atteignait.
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Ryun:
— Peut-être, admit-il, son ton léger masquant une pointe de sérieux. Mais, visiblement, ça a fonctionné... Au moins, tu as repris le contrôle de toi-même, ajouta-t-il, un sourire en coin. Alors… non, je ne regrette rien.
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Je m’approchais de la porte lorsque Ryun, d’un mouvement rapide, me devança et saisit doucement mon poignet, interrompant ma fuite sans brusquerie.
Ryun:
— Attends, murmura Ryun, sa voix calme teintée d’une gravité inattendue.
Je me retournai, le regard rempli de défi, bien qu’une part de moi tremblait encore sous l’effet des émotions.
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Bora:
— Lâche-moi, Ryun, soufflai-je, ma voix vacillant entre fermeté et fragilité.
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Il ne bougea pas, son emprise restant douce mais résolue.
Son regard plongea dans le mien, une intensité presque oppressante me figeant sur place.
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Ryun:
— Tu dois comprendre ce qui t’arrive, dit-il, sa voix douce, mais alourdie d’une gravité qui ne laissait pas place au doute.
Ryun:
— Si tu pars maintenant, tu continueras à fuir, et cette… chose reviendra, plus forte encore.
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Je tentai de dégager mon poignet, mes sourcils froncés, mais sa prise demeurait ferme, presque protectrice.
Bora:
— Je n’ai pas besoin de tes leçons, rétorquai-je, ma voix chargée de hargne. Tu ne sais même pas ce que c’est !
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Un soupir s’échappa de ses lèvres, un mélange de frustration et de contrôle.
Ryun:
— Tu te trompes, répondit-il enfin, son regard ancré dans le mien avec une intensité troublante.
Ryun:
— Peut-être que je ne sais pas tout… mais j’ai vu des choses. Lu des récits. Et je sais assez pour t’aider à ne pas te perdre.
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Je restai silencieuse, ma respiration saccadée, tiraillée entre l’envie de fuir et celle d’entendre ce qu’il avait à dire.
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Ryun, observant mon hésitation, reprit d’une voix posée mais lourde de sens :
Ryun:
— Ce que tu ressens, Bora, ce n’est pas une force extérieure qui te possède. C’est toi. Une partie de toi que tu ignorais, mais qui est bien réelle… et qui a pris forme.
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Il marqua une pause, comme s’il mesurait l’impact de ses mots.
Ryun:
— Ce phénomène existe chez les vampires, mais il est incroyablement rare.
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Je plissai légèrement les yeux, un mélange de scepticisme et de curiosité naissant en moi.
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Bora:
— Chez les vampires ? répétai-je, ma voix hésitante, comme si je cherchais à confirmer ce que je venais d’entendre.
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Il hocha lentement la tête, son expression grave et concentrée.
Ryun:
— Oui. J’ai lu des récits, des histoires anciennes que je prenais pour des légendes… jusqu’à ce que je voie ce que le professeur était devenu.
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Il s’avança légèrement, son regard ancré dans le mien.
Ryun:
— Les vampires qui entrent en contact avec un sang comme le tien, unique et puissant, développent parfois des capacités extraordinaires. Mais ce pouvoir sombre… il ne vient pas sans prix. Il décuple leur force, mais il les consume aussi.
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Mon cœur se serra en entendant ces paroles. ..
Une part de moi refusait d’y croire, mais quelque chose, au fond, résonnait comme une vérité indéniable.
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Ryun continua, son ton devenant plus pressant, presque inquiet :
Ryun:
— Le problème, c’est que ce pouvoir se nourrit de l’obscurité. Chez les vampires, cette obscurité fait partie de notre nature. Nous vivons avec, parfois en paix, parfois en conflit. Mais toi… tu es humaine. Et c’est ce qui change tout...
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Je croisai les bras, le fixant avec défi, même si une pointe d’inquiétude s’infiltrait dans ma voix.
Bora:
— Changer quoi, exactement ? demandai-je, mes sourcils froncés.
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Il marqua une pause, ses yeux cherchant les mots justes, pesant chaque syllabe.
Ryun:
— Chez toi, ce pouvoir ne peut pas s’installer comme il le ferait chez un vampire. Il lutte pour prendre le contrôle, mais il se heurte à quelque chose.
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Bora:
— Et c’est quoi ? insistai-je, mon ton devenant plus dur.
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Ryun:
— Ton humanité, souffla-t-il, son regard plongeant dans le mien. Ton cœur, Bora. Pas celui qu’on t’a greffé… le tien, celui qui te définit. Ta bienveillance, ta lumière. Cette force sombre n’arrive pas à t’envahir complètement, mais elle essaie. Et chaque fois qu’elle surgit, elle pousse un peu plus loin, testant tes limites.
Il inspira profondément avant de lâcher, son ton grave :
Ryun:
— Si jamais tu lui laisses trop de place, elle pourrait te dévorer. Totalement.
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Je déglutis avec difficulté, ses paroles résonnant comme un écho insistant dans mon esprit.
Comment étais-je censée gérer ça ? Une partie de moi voulait hurler, nier, mais une autre… savait qu’il avait raison.
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Bora:
— Et tu en es sûr ? soufflai-je enfin, ma voix à peine audible, presque brisée.
Il hocha lentement la tête, son expression redevenant grave.
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Ryun:
— Ce n’est pas une supposition, Bora. Les archives anciennes parlent de ces manifestations. Mais elles ne concernent que les vampires. Rien sur une humaine...
Son regard se fit plus intense.
Ryun:
— C’est précisément pour ça que je veux t’emmener au Sanctuaire.
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Bora:
— Le Sanctuaire ? répétai-je, troublée, tandis que des bribes de conversation avec mon oncle me revenaient en mémoire.
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Ryun:
— Oui... Un lieu où vivent des anciens, des vampires qui ont déjà aidé à neutraliser ce genre de pouvoir. Ils en savent plus que moi. Beaucoup plus.
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Il s’avança légèrement, comme pour renforcer l’importance de ses mots.
Ryun:
— Si tu leur expliques ce que tu ressens, ils pourraient t’aider à comprendre ce qui se passe. Peut-être même à l’éliminer… ou, au moins, à le contrôler.
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Je restai immobile, tentant de digérer ses paroles. Une part de moi voulait les rejeter, mais au fond, je savais qu’il disait la vérité.
Bora:
— Pourquoi ? murmurai-je. Pourquoi moi ?
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Ryun relâcha lentement mon poignet, son regard se faisant plus doux.
Ryun:
— Je ne sais pas, admit-il. Mais fuir ne fera que te mettre en danger...
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Il marqua une pause avant d’ajouter :
Ryun:
— Fais-le pour toi, ou pour ceux qui tiennent à toi.
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Ces mots me frappèrent.
Je levai les yeux, croisant son regard. Tout ce que j’y vis, c’était une détermination calme, inébranlable.
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Ryun croisa les bras, un sourire discret jouant sur ses lèvres.
Ryun:
— Si cette sensation revient, dit-il calmement, ce sera plus compliqué. Elle ne tombera pas deux fois dans le même piège.
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Mon visage s’empourpra, mais je le fixai avec défi.
Bora:
— Et qui t’a dit que je veux encore que tu me touches ? crachai-je, ma voix tremblante.
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Son sourire s’élargit, presque moqueur...
Mon regard s’attarda involontairement sur son torse encore humide, et je détournai les yeux, trop tard pour cacher mon trouble.
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Bora:
— Et pourquoi tu es toujours à moitié nu ? T’as pas honte ? lâchai-je, toujours plus gênée.
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Il haussa un sourcil, amusé...
Ryun:
— Chez moi, je fais ce que je veux, répondit-il calmement.
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Je serrai les dents, croisant les bras pour cacher mon malaise.
Bora:
— Bon, dis-je avec irritation, je pars.
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Sans attendre sa réponse, je me retournai et me dirigeai vers la porte, chaque pas alourdi par le poids de ce moment étrange.
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Ryun ne dit rien, mais je sentais son regard brûler dans mon dos.
Mes pas s’accélérèrent malgré moi...
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Dans l’ascenseur, mon reflet dans le miroir me renvoya un visage fatigué, mais ce n’était pas tout.
Une ombre inquiétante semblait encore tapie en moi.
Je repensai à ces yeux rouges, cette autre moi qui avait pris le contrôle.
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Un frisson me parcourut, et je tournai brusquement la tête, comme pour échapper à ce souvenir.
Bora:
— Non… soufflai-je, mes mains serrées sur la rampe. Non, ça ne peut pas revenir.
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Pourtant, une pensée glaciale persistait : et si ça revenait ?
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Je me sentais à la fois piégée et vide.
Cette chose, cette force obscure, n’avait pas simplement envahi mon corps.
Elle semblait maintenant enracinée dans mon esprit.
Et je ne savais pas comment m’en débarrasser...
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***
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En franchissant le portail, une chaleur m’envahit, mais elle n’apporta aucun réconfort.
L’atmosphère était lourde, chargée de tension.
Ma mère, mon oncle et Ara étaient là, leurs visages marqués par l’angoisse.
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Dès qu’ils me virent, ma mère accourut vers moi...
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Maman:
— Bora ! cria-t-elle, m’enlaçant d’un geste désespéré. Où étais-tu ? Tu vas bien ?
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Je restai figée, incapable de répondre, sentant ses tremblements contre moi.
Mon oncle, silencieux mais soulagé, restait à côté, tandis qu’Ara, légèrement en retrait, m’observait, ses yeux mêlant reproche et inquiétude.
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Bora:
— Oui… je vais bien, murmurai-je enfin, d’une voix faible. Ne vous inquiétez pas.
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Je me tournai vers Ara et tentai un sourire maladroit.
Bora:
— Désolée, j’ai perdu mon téléphone.
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Elle croisa les bras, ses sourcils froncés, mais son ton restait doux :
Ara:
— On a retrouvé ton sac dans une ruelle. Heureusement qu’on avait activé la géolocalisation.
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Je soupirai en hochant la tête.
Bora:
— Heureusement que j’ai une amie aussi intelligente, plaisantai-je faiblement.
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Son regard s’adoucit, mais je remarquai que ses yeux étaient gonflés.
Avait-elle pleuré ? L’idée me serra le cœur, mais je n’eus pas la force de m’excuser davantage.
Je m’effondrai sur une chaise, mes jambes ne supportant plus mon poids.
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Un silence lourd s’installa dans la pièce, chacun semblant attendre que quelqu’un prenne la parole.
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Après un moment, Ara se leva doucement, jetant un regard vers ma mère et mon oncle avant de se tourner vers moi.
Ara:
— Il commence à se faire tard, dit-elle d’une voix calme. Je vais rentrer. Bora, repose-toi bien. Je reviendrai demain.
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Je lui adressai un faible sourire, reconnaissante de son tact.
Bora:
— Merci, Ara. À demain.
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Elle hocha la tête, hésitant un instant comme si elle voulait dire quelque chose, mais se ravisa.
Ara:
— À demain, murmura-t-elle avant de quitter la pièce.
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La porte se referma doucement derrière elle, et le silence revint, plus pesant encore qu’avant.
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Dès qu’Ara fut partie, mon oncle s’assit en face de moi, les coudes sur les genoux, les mains jointes.
Il semblait chercher ses mots.
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Ma mère, assise à côté de moi, serra doucement mes mains dans les siennes.
Onlce:
— Bora, dit mon oncle, sa voix grave mais hésitante. Je sais que tu nous en veux… mais nous avons fait tout ce qu’il était possible de faire...
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Bora:
— Je comprends, répondis-je calmement, bien que la fatigue alourdisse ma voix. Vous n’aviez pas le choix. J’aurais fait pareil...
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À ces mots, ma mère éclata en sanglots, ses doigts tremblant dans mes mains.
Maman:
— Ma chérie, murmura-t-elle, sa voix brisée. C’était moi qui ai insisté… J’ai supplié ton oncle. Si c’était à refaire, je referais tout de la même façon.
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Je serrai doucement ses mains, tentant de calmer ses tremblements.
Bora:
— Maman… je ne t’en veux pas, soufflai-je, ma voix emplie de fatigue. Je sais que tu as fait ce qu’il fallait.
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Je marquai une pause, cherchant mes mots alors qu’un tourbillon de questions m’assaillait.
Bora:
— Mais… pourquoi ? Pourquoi mon corps a-t-il accepté un cœur de vampire ? Pourquoi ça me semble si… naturel, alors que ça ne devrait pas l’être ?
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Je baissai les yeux, troublée par mes propres pensées...
Bora:
— C’est ça qui me perturbe. Rien de tout ça n’a de sens...
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Mon oncle échangea un bref regard avec ma mère, cherchant une sorte de validation silencieuse.
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Puis, il détourna les yeux et inspira profondément.
Oncle :
— Ton corps est… différent, Bora, répondit-il prudemment. Ce n’est pas une chose simple à expliquer... Ce qui compte, c’est que la greffe a fonctionné, et tu es en vie.
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Je le fixai, cherchant une vérité qu’il semblait déterminé à cacher.
Il éludait la question, et je le savais.
Mais la fatigue pesait lourd sur mes pensées...
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Bora:
— Je vais laisser les choses ainsi pour aujourd’hui, soufflai-je, ma voix marquée par l’épuisement. Mon cerveau n’en peut plus. Mais… promets-moi qu’un jour, tu me diras tout. Toute la vérité.
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Il réfléchit un moment, ses traits se durcissant légèrement, avant de hocher lentement la tête.
Oncle:
— Je te le promets, dit-il doucement, sa voix pleine de gravité. Juste… sache que tu n’es pas seule.
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Ses paroles, bien que rassurantes, laissaient encore planer une ombre d’incertitude.
Mais pour l’instant, je n’avais plus la force de creuser davantage.
Je détournai le regard, laissant le silence retomber entre nous.
Les mots de mon oncle résonnaient encore dans mon esprit, mais je n’avais plus l’énergie de les confronter.
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Ma mère, assise à côté de moi, posa doucement une main sur mon épaule.
Maman:
— Bora… tu devrais te reposer, dit-elle, sa voix douce mais teintée d’inquiétude. On parlera demain, quand tu te sentiras mieux.
J’acquiesçai en silence, trop fatiguée pour répondre.
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Mes jambes vacillèrent légèrement en me levant, et ma mère se précipita pour m’aider...
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Bora:
— Ça va, murmurai-je. Je peux marcher seule.
Elle hésita, mais me laissa partir.
Je montai les escaliers lentement, chaque pas me paraissant plus lourd que le précédent.
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Une fois dans ma chambre, je fermai la porte derrière moi et m’appuyai contre elle, laissant échapper un soupir tremblant.
Mon regard glissa vers le miroir, suspendu sur le mur opposé. De loin, mon reflet me fixait.
Mon cœur — ou ce qu’il en restait — se serra.
Je n’osais pas m’approcher...
Pas après ce que j’avais vu...
Une vague de peur monta en moi, mais je la refoulai immédiatement.
Ne pas y penser.
Ce n’était qu’un reflet. Rien de plus.
Je fis un pas en arrière, détournant les yeux du miroir comme si le simple fait de le regarder pouvait réveiller cette chose.
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Bora:
— Reste calme, murmurai-je à moi-même, ma voix à peine audible dans le silence oppressant.
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Ne pas penser à elle. Ne pas lui donner de raison de revenir.
Je m’assis au bord du lit, posant mes coudes sur mes genoux, le visage enfoui dans mes mains.
Mon esprit devait rester vide. Calme.
Mais c’était plus facile à dire qu’à faire.
L’ombre de cette présence, tapie quelque part en moi, semblait se nourrir de mes doutes.
Je dois rester forte...
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